TURKISH STUDIES, cilt.9, sa.7, ss.517-524, 2014 (SSCI)
Depuis l’Antiquité, les thériaques ont été l’objet d’une grande renommée, étant donné la complexité et le mystère qui entouraient leur préparation ainsi que le côté magique de leurs propriétés. En Turquie ce genre de remède connaît aujourd’hui encore un certain succès, attribué à ses propriétés aphrodisiaques, à tort ou à raison. C’est notamment le cas du Mesir macunu, plus connu sous le nom d’Electuaire des Padichahs, dont la distribution au public donne lieu à de grandes réjouissances à Manisa, l’antique Magnésie, au début du printemps (nevruz); on retrouve ce mot dans le terme nevruziye, spécialité qui était élaborée uniquement au palais à l’usage du sultan et de son entourage. On retrouve les termes turcs tiryak, macun et nevruziye dans les textes littéraires turcs (romans, nouvelles, poésies, récits de voyages, etc.), le premier surtout apparaissant dès le 13ème siècle dans les oeuvres du poète et humaniste Yunus Emre (1241–1321). Au 17ème siècle, dans son célèbre Seyahatname, le voyageur ottoman Evliya Çelebi (1611–1682), lui attribuait, peut-être exagérément, plus de cent propriétés curatives. De nos jours, certains auteurs turcs se souviennent de ces panacées et en donnent des formules enjolivées dans leurs écrits, comme le fait par exemple Elif Şafak (1971–).
Since ancient times, theriacs have been among the most popular remedies due to their complex and mysterious preparation as well as their purported magical properties. In Turkey, this kind of remedy is still in use due to its attributed aphrodisiac effects. This is particularly the case for mesir macunu (mesir paste), better known as electuary of sultans, which is distributed to the public during the festivals celebrated on the first day of spring called nevruz (literally, ‘new day’). We find this word in the term nevruziye, another sort of paste that was developed for the use of the sultan and his entourage. The Turkish words tiryak, macun, and nevruziye appear in many literary texts including novels, poems, and travel writings. One of the earliest examples of the word tiryak appears in the 13th century, in the works of the Turkish poet and humanist Yunus Emre (1241–1321). In the 17th century, in his famous Seyahatname, the Ottoman traveler Evliya Çelebi (1611–1682), attributed over one hundred healing properties to theriacs with a possible exaggeration. Today, some Turkish writers like Elif Şafak (1971–) remember these panaceas and use its formulae to adorn their writings.